La veille, j'avais préparé une petite valise, avec un grand t-shirt, un bas de pyjama, des sous-vêtements de rechange, ma tablette, mon portable, des mots croisés, quelques nécessaires de toilette, mes médicaments, etc, etc.
Je n'ai pas eu de mal à m'endormir cette nuit-là, et je n'ai d'ailleurs pas beaucoup stressé en général - je crois que je ne me rendais pas compte.
On arrive à la clinique avec ma mère et mon copain vers 10h10, donc un peu en avance, puisqu'on devait être là-bas pour 10h30. A l'accueil, on nous dirige vers une chambre (où il y avait déjà quelqu'un), puis un infirmier vient m'apporter mon petit bracelet, un calmant (pas bon), et ma superbe tenue de combat que voici :
Le comble du sexy, donc. Il a aussi pris ma tension. Il était très sympa et nous a dit que beaucoup de gens venaient dans cette clinique pour cette opération et qu'elle se passait toujours très bien - ça a surtout rassuré ma mère qui n'en menait pas large. Je devais prendre ma deuxième douche à la bétadine, la première ayant été prise la veille.
Après, j'ai enfilé ma belle tenue, et l'attente s'est fait longue... Une autre infirmière est venue pour préparer un grand sac plastique où on devait mettre juste le strict minimum (tenue après l'opération, de quoi se laver, brosse...), puisque j'allais passer 24h en soins intensifs. Ma valise me serait amenée après, dans ma chambre définitive.
Après une nouvelle longue attente, un brancardier est enfin venu me chercher avec un fauteuil roulant. J'ai vite dit au revoir à ma famille, puis il m'a emmitouflée dans une couverture, et m'a emmenée dans les fins fonds de la clinique. C'était très amusant ! Arrivée au bloc, on m'a mise sur un vrai brancard cette fois-ci, on m'a bien couverte, puis on m'a posée dans un coin. Les murs étaient joliment décorés avec des ronds de toutes les couleurs (ça fait moins sinistre !). J'ai attendu un moment, mais je ne stressais toujours pas - je pense grâce au calmant.
L'anesthésiste est arrivée (ce n'était pas la même personne que lors du rendez-vous le 31 décembre 2014), et m'a posée les questions classiques : nom, date de naissance, quelle opération... Elle m'a demandée si j'avais des questions. Je lui ai demandé la durée de l'opération, ce à quoi elle m'a dit "Autour de 3h, mais ça peut aller jusqu'à 4h pour bien faire les choses".
Là, je me suis dit que je ne pourrais sûrement pas voir ma famille. Ensuite, l'infirmière anesthésiste est venue me saluer, puis m'a emmenée dans la salle d'opération. Elles étaient toutes les deux très sympas, elles m'ont mis un petit chauffage personnel, on a plaisanté un peu. On m'a posée des espèces de patchs sur le torse, puis la perfusion, ce qui n'a pas été douloureux du tout. Ensuite, on m'a mis un masque à oxygène pour que je me détende, et j'ai même eu le droit à une petite séance de relaxation ! C'était vraiment agréable, j'étais très relaxée.
Après, c'est grave parti en cacahuète. J'ai senti le liquide dans ma veine pour m'endormir, et ça m'a fait plutôt mal. Encore ça, ça allait, mais j'ai senti mon corps s'engourdir jusqu'à ce que je ne puisse plus le bouger, mais mon esprit était parfaitement lucide. Je n'arrivais plus à inspirer et expirer, j'ai eu l'impression d'étouffer. Je n'arrivais pas à articuler un seul mot. J'ai bougé rapidement mes doigts de la main droite, mais les infirmières me rassuraient. Je suppose que tout devait bien se passer, mais je ne sais pas pourquoi, moi j'ai cru mourir pendant au moins 10 bonnes secondes.
C'est super long 10 secondes, on ne dirait pas ! Après, tout est devenu noir.
Je me suis réveillée apparemment environ 4h plus tard, puisque j'entendais dire qu'il était 18h30 / 19h. Je ne sais toujours pas si c'est parce qu'il y a eu des complications ou parce que le médecin a juste pris son temps.
J'avais une sonde gastrique qui aspirait le sang dans mon estomac, deux petits drains sortant du menton pour aspirer le sang également, et un petit tube dans le nez pour m'aider à respirer. Je l'avoue, je me suis vite rendormie. Je n'avais pas mal du tout, je n'ai pas paniqué, les tubes ne me faisaient pas mal. Tout allait bien.
De temps à autres, j'entendais qu'il était de plus en plus tard, mais qu'il n'avait plus de place en soins intensifs, alors je restais en salle de réveil. Ma famille a dû partir sans me voir, et a beaucoup paniqué car personne n'a pu leur dire comment s'était passée mon opération. Il leur a fallu attendre 22h pour avoir une réponse.
Je crois que c'est autour de 21h que j'ai enfin été transportée aux soins intensifs. En fait, ça veut dire que pendant 24h, on a une attention constante : prise de tension automatique toutes les 15mins, l'infirmière vient souvent vous voir, etc. Pour ma part, j'ai vraiment eu beaucoup de chance, mon infirmière était gé-niale !
Elle venait souvent me changer ma glace, ce qui faisait énormément de bien, elle me mettait souvent de la vaseline sur les lèvres, m'aspirait le sang de mon nez, j'ai même réussi à bien dormir avec tous ces petits soins.
Je pensais que je pourrais prendre ma pilule, jeter un coup d’œil à mon portable, mais j'ai juste dormi. Je me sentais bien, ceci dit. Je n'ai pas non plus osé me regarder, j'avais trop peur. Toutes les infirmières me regardaient d'un air choqué en me plaignant à cause de mes lèvres. "Ils ne vous ont pas loupée !" Le lendemain, en fin de matinée, j'ai osé prendre cette photo pour ma mère :
La qualité est mauvaise car j'ai dû prendre les photos avec mon portable. J'avais apporté mon appareil photo mais pas le courage de me lever... Si vous êtes téméraire, vous pouvez zoomer et regarder l'état de mes lèvres... Catastrophe !
Enfin... Ma tête est une cata, mais c'est pour la bonne cause. J'avoue qu'à ce moment-là, je me suis dit "Pourquoi ?". Je ne regrettais pas du tout, mais toute la gêne que ça apportait, ça faisait quand même peur...
Dans la nuit, j'ai dû uriner plusieurs fois dans une petite bassine. Ca, ça me faisait flipper, mais en fait c'est propre et pas trop gênant. Vers 10h, on est venu m'aider à faire ma toilette. Alors c'est très sommaire bien sûr, mais j'ai pu me lever sans problème, sans tête qui tourne, et me laver un peu le corps. Ca faisait du bien !
Autour de midi, on m'a apportée du Yop et du Pampryl abricot. Je n'avais pas faim du tout, mais je me suis dit que j'allais tenté le coup. Pampryl est aussitôt ressorti. Enfin, si tant est qu'il soit rentré... La bouche étant close, il est très difficile de faire passer quoique ce soit, et ça m'a donné des nausées. Je n'ai pas persévéré ce jour-là.
Je suis restée un moment encore en soins intensifs où je somnolais la plupart du temps. En milieu d'après-midi (je crois), on m'a changé de chambre. Je ne vais pas me répéter, car vraiment, tout allait très bien. Quand j'avais besoin qu'on me change mes packs de glace, j'appelais une infirmière / aide-soignante avec un bouton au-dessus de mon lit, sinon je me reposais simplement, ou regardais des émissions très culturelles à la télé (Tellement Vrai). Je pouvais me lever toute seule pour aller aux toilettes, en traînant ma perfusion. On est venu m'expliquer comment me laver les dents et faire des bains de bouche.
Alors ça... C'est ça le pire, je crois. Comme je ne sens pas ma lèvre inférieure, je bave comme un bouledogue. Pire que ça. Quand je suis couchée, ça va, mais debout... Je me baladais avec un petit "haricot" (c'est un truc en carton exprès pour ce genre de choses). Ceci dit, ça faisait vraiment du bien de se "laver" la bouche. A ce stade, je ne pouvais toujours pas voir l'état de mes dents. Par contre, je sentais une grande place dans ma bouche, ma langue ne touchait plus mes dents du bas ! Je respirais mieux aussi, il semblait.
Le soir, j'ai tenté de boire du Yop, sans grand succès, puis je me suis endormie devant "Patron incognito". Ma voisine ronflait comme pas possible, et ils n'avaient plus de glace ! Vers 2h50, c'était un peu la panique, j'ai cru que je ne me rendormirais jamais. Alors j'ai pris mon courage à deux mains, et j'ai été cherché mes boules Quiès. Plus tard, on m'a rapporté de la glace et tout allait pour le mieux.
Les infirmières venaient changer ma perfusion toutes les 4h ou quelque chose comme ça. Elles alternaient entre antibiotiques et calmants.
Le lendemain, j'ai pris cette photo :
'Tain, la beauté incarnée, ce regard pétillant... Enfin bref, c'était toujours pas bô. En plus, je me sentais sale ! J'avais pris du shampoing sec, mais on a vite envie de se laver correctement les cheveux.
Pour débloquer mon nez, comme je n'ai pas le droit de me moucher, j'avais des gouttes qui étaient censées liquéfier les croûtes (charmant). Moi, je doute toujours un peu de leur efficacité, mais bon.
Cet autre jour s'est passé sans encombre, je n'ai pas plus mangé, mais ça va, je me sentais toujours bien. La glace a été ma meilleure amie.
Le jour d'après, mon père et mon copain sont venus me rendre une petite visite. Ca m'a fait vraiment du bien, on a tous versé une petite larme (mon père était plutôt contre cette opération). Des fois, je pleurais sans raison, sans même m'en rendre compte, ça devait être les nerfs. Ils m'ont pris le wifi !! Donc après, j'étais contente, héhé. J'ai pu papoter un peu.
Entre temps, mon chirurgien est passé en coup de vent deux fois, pour voir si tout allait bien. Tout allait bien, donc. Il m'a laissé entrevoir la possibilité de sortir le vendredi 16 au lieu du samedi !
Le vendredi matin, après une autre bonne nuit sans soucis, une nouvelle infirmière super sympa est venue me voir pour m'enlever mes pansements, les drains, le truc dans le nez et la perfusion. Alors sincèrement, c'est ça qui a fait le plus mal : arracher les pansements. Quand ça tire sur les petits poils, c'est atroce. Par contre, les drains tout ça, aucun souci. Après, je ressemblais à ça :
Mes lèvres avaient déjà dégonflées ! Mais je suis toujours aussi dégueulasse.
J'ai tenté de sourire, ça fait juste peur.
Là, je sentais la sortie approcher.
Apparemment, je devais me faire débloquer les mâchoires ce soir-là (par un autre chirurgien car le mien est parti en vacances pépère). En milieu d'après-midi, on m'a emmenée faire une radio de contrôle que voici :
Et là, surprise ! Je n'ai pas eu de génioplastie, non ? Je n'ai pas pu le demander, mais on ne dirait pas. En tout cas voilà, tout est bien aligné. Ensuite, j'ai dû me rendre moi-même au cabinet du chirurgien (pour prouver que j'étais apte à sortir). Super motivée, je m'habille et me dépêche d'aller le voir. Tout le monde me regarde comme si j'avais été tabassée par trois rugbymen, on me laisse passer, j'ai la priorité... C'est assez bizarre.
Le déblocage aurait été très rapide et sans douleur. Il m'a montrée où poser les élastiques après chaque fin de repas puis m'a laissée filer en disant que je pouvais rentrer. J'ai aussitôt appelé ma famille puis suis allée faire ma valise. Etre débloquée était vraiment top, je pouvais mieux parler - même si je bavais toujours comme pas possible.
J'ai attendu deux heures dans ma chambre avant qu'ils n'arrivent. Mon père était très surpris que je n'ai pas de bleus ou que je ne sois pas plus enflée. Même mes lèvres avaient vraiment dégonflées par rapport à la veille, quand il m'avait vue.
A la maison, une purée maison liquide m'attendait, et de bons jus de fruits et des smoothies. J'ai pris mon temps pour manger à la paille et prendre mes antibiotiques dégoûtants. Ca faisait du bien de manger un peu. Ceci dit, j'ai eu très peur que les médicaments ne me donnent des nausées, comme j'ai l'estomac fragile. Un peu paniquée, je me suis vite mise au lit (il était tard), avec la glace que mon copain m'avait gentiment préparée.
Finalement, j'ai passé une super nuit. Le lendemain, la première chose que j'ai faite, c'était d'aller à la douche ! On a dû m'aider un peu car je n'osais pas trop toucher mon visage, même s'il ne me fait pas mal. Ca a pris du temps de tout bien laver, surtout les narines, mais qu'est-ce que ça fait du bien quand c'est fini ! J'ai pris deux photos après :
Le déblocage aurait été très rapide et sans douleur. Il m'a montrée où poser les élastiques après chaque fin de repas puis m'a laissée filer en disant que je pouvais rentrer. J'ai aussitôt appelé ma famille puis suis allée faire ma valise. Etre débloquée était vraiment top, je pouvais mieux parler - même si je bavais toujours comme pas possible.
J'ai attendu deux heures dans ma chambre avant qu'ils n'arrivent. Mon père était très surpris que je n'ai pas de bleus ou que je ne sois pas plus enflée. Même mes lèvres avaient vraiment dégonflées par rapport à la veille, quand il m'avait vue.
A la maison, une purée maison liquide m'attendait, et de bons jus de fruits et des smoothies. J'ai pris mon temps pour manger à la paille et prendre mes antibiotiques dégoûtants. Ca faisait du bien de manger un peu. Ceci dit, j'ai eu très peur que les médicaments ne me donnent des nausées, comme j'ai l'estomac fragile. Un peu paniquée, je me suis vite mise au lit (il était tard), avec la glace que mon copain m'avait gentiment préparée.
Finalement, j'ai passé une super nuit. Le lendemain, la première chose que j'ai faite, c'était d'aller à la douche ! On a dû m'aider un peu car je n'osais pas trop toucher mon visage, même s'il ne me fait pas mal. Ca a pris du temps de tout bien laver, surtout les narines, mais qu'est-ce que ça fait du bien quand c'est fini ! J'ai pris deux photos après :
Hey, avouez, ça fait un peu moins peur, non ? (A part mes cheveux...) Cela fait seulement 5 jours que j'ai été opérée et je ressemble à ça. Tout le monde est très surpris. Peut-être que je vais ré-enflée d'un coup, je ne sais pas. Maintenant, il ne reste plus qu'à attendre. Le chirurgien avait dit que j'allais galérer pour mettre mes élastiques, mais en même pas une minute, c'était enlevé puis remis.
Oh, j'ai perdu 2kg à la clinique. Ca va. J'espère que je vais en perdre un peu plus, héhé. Ce matin, j'ai bu du smoothie et j'ai mangé une mousse au chocolat. Tout à l'heure, je vais manger un peu de soupe.
Bon, je vais m'arrêter là. S'il y a des questions, n'hésitez pas, j'ai oublié plein de trucs, mais au moins, c'est fait !
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